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L’ichtyose est due à une anomalie génétique (anomalies des gènes). Les gènes déterminent nos caractéristiques (couleur des yeux, couleur des cheveux, taille, couleur de la peau, maladies, etc) qui sont transmises de génération en génération.
Les gènes sont formés d’ADN qui est comme un long texte formé de la répétition des 4 lettres : A, T, C, G dans un ordre précis. La disparition, l’ajout ou le changement d’une seule lettre (mutation) peut être à l’origine d’une maladie génétique en interrompant le fonctionnement normal du gène.
L’ADN est enroulé en double hélice sur des bobines appelées chromosomes. Chaque cellule de l’être humain contient 46 chromosomes, regroupés en 23 paires. La 23ème paire est constituée des chromosomes dits sexuels : les hommes présentent un chromosome X et un chromosome Y (XY), les femmes, 2 chromosomes X (XX). Les gènes se présentent par paires : une copie héritée de la mère et une copie héritée du père.
Dans la mesure où le médecin a connaissance de la maladie, le diagnostic d’ichtyose peut être posé sans examen particulier car l’aspect de la peau est spécifique.
Par contre, si vous souhaitez connaître la forme d’ichtyose dont vous êtes atteint, il est nécessaire de réaliser des examens génétiques. Ceci est important pour votre prise en charge (dépister des anomalies associées, mieux envisager le pronostic) et pour faire avancer la recherche. Ceci est indispensable également à la réalisation éventuelle pendant une future grossesse d’un diagnostic prénatal.
Ces examens sont réalisés dans des centres spécialisés comme les centres de Référence ou les laboratoires de recherche. Il peut s’agir de prélèvements de cheveux, de sang ou de peau qui recherchent des signes particuliers de la forme d’ichtyose. Le prélèvement de sang permet d’analyser les chromosomes ou l’ADN d’une personne afin d’y déceler des changements particuliers.
Les tests génétiques sont très spécifiques et permettent d'examiner un grand nombre de gènes à la fois. Le séquençage haut débit est sans aucun doute la technologie ayant connue l'évolution la plus importante au cours des 20 dernières années.
(Source: filière santé AnDDI-Rares)
Plusieurs types de transmission sont possibles :
C’est le cas de figure le plus fréquent dans l’ichtyose. Le mot «autosomique» signifie que le gène en cause se trouve sur un des autosomes (paires de chromosomes 1 à 22).
Les maladies à transmission autosomique récessives se présentent lorsque les 2 copies d'un gène ont une mutation. Les parents d'une personne qui a une maladie à transmission autosomique récessive sont en général tous 2 porteurs et ont la mutation sur une seule copie du gène, mais ils n’ont pas la maladie ni le caractère.
La probabilité que 2 personnes d'un couple soient toutes 2 porteuses et aient un enfant ayant le caractère ou la maladie est de 1 sur 4 (soit 25 %). La probabilité qu'un de leurs enfants soit porteur est de 1 sur 2 (soit 50 %), tandis qu'un de leurs enfants a une chance sur quatre (25%) de ne pas hériter de mutation.
c’est le cas de l’ichtyose vulgaire et de l’ichtyose bulleuse.
Les maladies à transmission autosomique dominante se manifestent lorsqu'un gène d'une paire a la mutation. Un des parents de la personne ayant la maladie aura également la maladie (sauf dans les rares cas où une nouvelle mutation est survenue).
La probabilité qu'une personne ayant une maladie ou un caractère dominant transmette la même maladie ou le même caractère à son enfant est de 1 sur 2 (soit 50%). Il y a donc une chance sur 2 (50%) qu'elle ait un enfant qui n'ait pas la maladie.
C’est le cas de l’ichtyose liée à l’X.
Les femmes transmettent la maladie mais n’ont pas d’ichtyose, seuls les garçons sont atteints. En effet, la femme a un autre chromosome X qui peut encore faire le travail. Par contre, l’homme qui hérite d'une mutation récessive sur son chromosome X aura la maladie parce qu'il n'a pas d'autre copie de ce gène qui peut prendre la relève.
On appelle consanguins les enfants résultant d'unions entre individus qui ont au moins un ancêtre commun (Apparentés).
L'une des conséquences fréquentes des mariages entre apparentés est de favoriser, chez les enfants consanguins, la réunion de deux gènes (allèles) pathologiques venant d'un ancêtre commun et responsable d'une maladie génétique récessive.
Si, dans une même famille, un ancêtre est porteur d'un allèle pathologique récessif, et que cet allèle est transmis à ses descendants de génération en génération, une union entre apparentés dans cette famille peut conduire à un couple à risque si les deux conjoints ont reçu cet allèle.
Le diagnostic prénatal est l'ensemble des techniques permettant d'identifier des anomalies graves pendant la grossesse. Les maladies génétiques sont présentes dans l’ADN du fœtus. La molécule d’ADN, qui porte l’information génétique, est présente sous formes de chromosomes dans les cellules du fœtus.
On peut observer ces chromosomes grâce au caryotype. Pour cela on prélève des cellules présentes dans le liquide amniotique ou dans le placenta.
On pratique soit la technique de l’amniocentèse, qui consiste au prélèvement en petite quantité du liquide amniotique (liquide entourant le fœtus dans l’utérus) à l’aide d’une aiguille, soit à la biopsie du trophoblaste, c’est-à-dire un prélèvement d’un petit fragment du tissu qui se transformera en placenta à la fin du premier trimestre de grossesse.
Il doit être sollicité chaque fois qu'un risque de maladie ou de malformation est soupçonné par une éventuelle descendance. Il relève de la compétence de consultations spécialisées. Idéalement, le conseil génétique devrait avoir lieu avant toute conception. L'interrogatoire a sa place centrale dans le conseil génétique : il doit être extrêmement minutieux. Les techniques de biologie moléculaire pourront venir renforcer son importance et son intérêt.
Pour l’ichtyose les parents ayant un enfant sévèrement atteint et souhaitant un autre enfant peuvent demander le conseil génétique s’ils veulent apprécier le risque de récurrence lors d’une nouvelle grossesse.
Le conseil génétique vise à informer le couple à risque de la probabilité qu’ils ont d'avoir un enfant sain ou un enfant atteint de la même maladie que celle pour lequel il est à risque.
Le risque dépend de la maladie, de son mode de transmission et de la personne qui est atteinte. Il peut conduire à un diagnostic prénatal si la maladie est d'une particulière gravité sans traitement actuellement disponible et si le risque d'avoir un enfant atteint est élevé.
Si le couple accepte l'idée d'une interruption médicale de grossesse si le foetus est prédit atteint,alors un diagnostic prénatal est proposé qui vise à déterminer le statut de l'embryon vis à vis de la maladie, c’est-à-dire s'il est atteint, sain ou porteur sain par exemple dans le cas d'une maladie récessive.Cet examen se fait actuellement par étude de l'ADN foetal prélevé par biopsie de trophoblaste à 12 semaines de grossesse ou par ponction de liquide amniotique (amniocentèse) vers 16 semaines de grossesse.
L'ADN est ensuite extrait de ces prélèvements et la/les mutations familiales sont spécifiquement recherchées, et le résultat est connu et donné au couple en 7 à 10 jours. Le couple décide ensuite la poursuite ou l'interruption médicale de grossesse en fonction du statut prédit du foetus.
Oui, c'est tout à fait éthique et encadré par la Loi dans la mesure où il vise à prévenir la naissance d'un enfant qui aurait souffert toute sa vie d'une grave maladie sans espoir de guérison ou d’amélioration et qui pourrait conduire à son décès. Ceci aurait engendré une grande souffrance pour l'enfant, pour ses parents et sa famille.
A ma connaissance, ce cas ne s'est jamais produit. C'est la responsabilité entière du laboratoire de Génétique qui réalise l'analyse qui est engagée. C'est pour cette raison que les laboratoires autorisés à faire du diagnostic prénatal sont en nombre limité et font l'objet d'une accréditation par le Ministère de La Santé pour s'assurer que tous les contrôles de qualité sont bien réalisés et vérifiés par plusieurs personnes du laboratoire avant de remettre le résultat au médecin prescripteur.
Les informations sont stockées dans une banque de données de l'hôpital où a été réalisée l'analyse, à laquelle n'ont accès que les médecins biologistes du laboratoire de Génétique. Ceci assure la confidentialité des résultats après leur envoi par la secrétaire par la poste au médecin prescripteur. Seule l'équipe médicale (biologiste, généticien) et paramédicale (conseillère en Génétique, secrétaire) ont connaissance des résultats, mais ils sont tenus au secret médical.